Georges Lannet , le mécanicien de l'Arc en Ciel
1905 - 1928
Georges Lannet est né le 19 novembre 1905 à Saint-Silvain-Bas-le-Roc, un village situé juste à côté de Boussac.
Il se passionna très vite pour l’aéronautique alors naissante et devint mécanicien sur le très célèbre monoplan « l’Arc en Ciel », avion emblématique du célébrissime Jean Mermoz, pionnier de l’aviation commerciale.
Au lendemain de la grande guerre (1926), Georges Lannet fut appelé au service militaire dans le 34ème Régiment d’Aviation. C’est sous les drapeaux qu’il conforta sa vocation pour la mécanique aéronautique et, une fois l’armée terminée, devint mécanicien d’aviation au service de l’ingénieur Couzinet.
Georges Lannet se fit immédiatement remarquer par son talent et son enthousiasme pour les choses de l’air. C’est ainsi qu’à peine entré chez Couzinet, il fut appelé à participer à la mise au point de l’Arc en Ciel et devait même accompagner le pilote Drouhin dans la première tentative de vol transatlantique. Il n’était alors âgé que de 24 ans !!!!
Sa carrière fut malheureusement très brève. Ainsi que le relate le journal « Le Matin » dans son édition du jeudi 9 août 1928, Georges Lannet et le pilote Drouhin périrent lors d’un vol d’entrainement de l’Arc en Ciel au-dessus d’Orly le 8 août 1928.
Pauline Roland, femme politique socialiste et féministe
1805 - 1852
Pauline Roland nait à Falaise en Normandie en 1805. Elle est très jeune quand son précepteur l’initie au saint-simonisme, doctrine qui, notamment prône l’égalité parfaite entre les hommes et les femmes. Elle s’enthousiasme pour cette doctrine qui mêle socialisme (le mot n’existe pas encore) et féminisme.
Elle arrive à Paris en 1832 où elle collabore à un journal d’avant-garde : Femme nouvelle ainsi qu’à la Nouvelle Encyclopédie, dirigée par George Sand et Pierre Leroux dont elle fera ainsi la connaissance. Sa vie privée reflète en tous point ses orientations philosophiques et politiques puisqu’elle vit en union libre, a des enfants et refuse de se marier.
En 1847, elle s’installe à Boussac dans le « phalanstère » créé par Pierre Leroux. Elle exerce les fonctions d’institutrice et prône une éducation libre, gratuite et obligatoire pour tous.
Son séjour à Boussac sera bref. Dès le mois de décembre 1847, elle est de retour à Paris où elle multiplie alors les initiatives politiques et associatives. En 1849, elle dirige le Club républicain des femmes, visant à promouvoir une stricte égalité entre hommes et femmes.
Ces multiples prises de position attirent l’attention des autorités sur le caractère quasi subversif de ses activités. Elle est arrêtée en mai 1850 pour « socialisme, féminisme et …débauche » et sera condamnée à une peine de prison ferme. Quelques mois plus tard, après s’être opposée à la prise de pouvoir de Napoléon III proclamé empereur à l’issue du coup d’Etat du 2 décembre 1851, elle est arrêtée, une nouvelle fois, le 6 février 1852. Elle est condamnée à 10 ans de déportation en Algérie. Rapidement graciée sur intervention de George Sand mais épuisée, elle meurt à Lyon, le 16 décembre 1852.
Touché par le courage et le charisme de cette femme, Victor Hugo lui consacre en 1853, un long poème dans les Châtiments.
On peut notamment y lire :
Elle ne connaissait ni l’orgueil ni la haine, …………..
Elle criait progrès, amour, fraternité
Elle ouvrait aux souffrants des horizons sublimes
Pierre Leroux, Philosophe et homme politique
1797 - 1871
Né en 1797, dans une famille parisienne modeste, Pierre Leroux fait de brillantes études qui lui ouvrent la porte de l’école Polytechnique. Il renonce toutefois à intégrer cette école pour subvenir aux besoins de sa famille. Il devient ainsi maçon puis chef typographe dans une imprimerie qui édite le journal le Globe. Il y publie des articles remarqués sur les sujets philosophiques.
Il s’engage très jeune dans le combat libéral puis, en 1830, adhère au mouvement saint-simonien et prône un « socialisme » (il est l’inventeur de ce concept) qui concilie la liberté et l’égalité. Le travail lui paraît devoir être réorganisé sous l’autorité d’une élite industrielle et religieuse . En 1835, Leroux fait la connaissance de George Sand qui deviendra sa maîtresse. C’est elle qui lui fait connaître Boussac, ville où il installe sa famille après avoir obtenu en 1845 un brevet pour créer une imprimerie. Il crée une colonie, sorte de phalanstère, qui compte près de 80 personnes.
Parallèlement il poursuit ses recherches philosophiques et anime la revue Encyclopédique et la revue Sociale qui succède au Globe. En 1841, il publie son opus magnum L’Encyclopédie nouvelle ou dictionnaire philosophique, ouvrage collectif.
En 1848, Pierre Leroux est nommé maire de Boussac par le gouvernement provisoire. Profondément républicain, il est élu député de la Seine dans l’assemblée constituante puis est réélu, l’année suivante dans l’assemblée législative. Il s’oppose à la politique de Louis Napoléon Bonaparte dont il pressent la dérive autoritaire, et s’exile après le coup d’état du 2 décembre 1851. Rentré en France en 1860, à la faveur de la loi d’amnistie, il publie un long poème philosophique en 2 volumes : La grève de Samarez et meurt à Paris en avril 1871.
Jean Debourges, homme politique
1747 - 1825
Né en 1747 à Boussac Bourg, Jean Debourges est juge au tribunal de District lorsqu’éclate la Révolution française. Il est très impliqué dans la vie locale.
Le 5 septembre 1792, il est élu député de la Creuse à la Convention nationale où il siège parmi les modérés. Cette assemblée est notamment appelée à se prononcer sur la culpabilité du Roi Louis XVI et sur la peine à lui infliger. Démocrate convaincu, Jean Debourges fait, à cette occasion, preuve d’un très grand courage en affirmant à la tribune qu’il a reçu de ses électeurs mandat de législateur et non de juge. Il affirme que dans de telles conditions il ne prononcera pas sur la peine à infliger au Roi.
« Mes commettants ne m’ont délégué, je n’ai accepté ni entendu accepter que le mandant de législateur. Je ne peux donc, je ne dois pas remplir les fonctions de juge ……..moi, législateur, je ne délibère point sur la peine à infliger à Louis Capet ».
Durant la période de la Terreur il fut membre du Comité des Travaux Publics. Sous le Directoire, en 1795, il siégea au Conseil des Anciens. Après le coup d’Etat du 18 Brumaire An VIII’( 9 novembre 1799), il fut nommé président du tribunal de Chambon.
En mars 1815, Napoléon 1er reprit le pouvoir pour cette courte période que l’histoire dénomme les Cent-Jours. Jean Debourges fut de nouveau élu député de la Creuse à la Chambre dite des Cent Jours qui ne siégea que durant un mois environ.
Après ce dernier épisode parlementaire, il connut la disgrâce politique, se retira dans la vie privée et mourut à Boussac le 5 juillet 1825.
Jean de Brosse, le Maréchal de Boussac
1375 - 1433
La seigneurie de Boussac, Huriel et Sainte Sévère devient au 13ème siècle la propriété de la famille de Brosse.
En 1375, Jean Ier de Brosse, fils de Pierre II de Brosse et de Marguerite de Maleval, naquit au château d’ Huriel. Il était hardi et combattif. Il participa à la Guerre de Cent Ans qui opposait les Bourguignons, (partisans de Henri VI, roi de France et d’Angleterre) et les Armagnacs (partisans de Charles VII, alors dénommé le « Petit roi de Bourges »).
Charles VII le nomme chambellan, puis « maréchal de France » en 1426. Il occupe ainsi la seconde place dans la hiérarchie militaire du royaume, derrière le Connétable.
Le maréchal montre sa vaillance au combat. Il est de toutes les batailles (la Journée des Harengs à Rouvray Saint Denis, le siège de Beaugency, la bataille de Patay, le siège de Senlis, puis de Rouen). C’est en 1429 lors de la reprise d’Orléans assiégée par les anglais qu’il rencontre Jeanne d’Arc auprès de laquelle il combattra jusqu’à sa capture.
Durant toutes ces années de guerre, Jean de Brosse ne reçoit aucun subside du roi et doit pourvoir aux besoins de ses troupes sur sa cassette personnelle. Il a, par ailleurs, entrepris de réhabiliter le château de Boussac, mis à mal par des troupes anglaises. Il se trouve ainsi dans une situation financière extrêmement précaire.
En 1427, pour se constituer un peu de trésorerie, il se résout à affranchir la Ville de Boussac moyennant le versement immédiat de 1 000 écus d’or et une rente perpétuelle d’un boisseau de blé par habitant et par an. Obligés d’assurer eux-mêmes leur sécurité, les habitants se hâtent donc de ceinturer la ville de remparts, renforcée de tours de défense sans solliciter l’autorisation royale. En 1447, le roi Charles VII confirmera la charte octroyée par Jean de Brosse, moyennant le versement à la couronne d’une somme de 700 écus d’or.
Le maréchal mourut en 1433, âgé de 58 ans, dans son château de Boussac.
Criblé de dettes, il ne pouvait, selon l’usage, être inhumé en terre chrétienne, ce qui le condamnait à une damnation éternelle. Pour le préserver de cette funeste malédiction, ses héritiers entreprirent de rembourser ses dettes. Il put ainsi être inhumé dans l’abbaye de Bonlieu, proche de Boussac, où sa tombe n’a jamais pu être identifiée avec certitude