Les origines

Selon la légende, Boussac serait née de l’établissement d’un poste de guet au confluent de la Petite Creuse et du Beyroux, après que les romains eussent envahi le territoire des Lémovices et créé la ville de Tullum ( Toul-Sainte-Croix ) édifiée sur les restes d’un oppidum gaulois. Cette ville fut, elle-même dévastée et détruite par les envahisseurs Vandales, venus de l’Est, vers 350.

Durant plusieurs siècles et jusque vers l’an mil, il ne subsiste nulle  trace de la création  d’une bourgade, bien que l’on ait pu affirmer que les romains construisirent, à l’emplacement du château, une imposante tour qui servait de refuge aux populations éparses qui occupaient la contrée. Il est vraisemblable que vers le XIème siècle, une première construction forte fut édifiée, soit en pierres, soit plus vraisemblablement en bois et pierres. Il n’en subsiste nulle trace formellement identifiée à ce jour. L’existence du château de Boussac est toutefois attestée dès l’an 1150 par le biais d’une donation formalisée en ce  château (apud castrum de Botzac).

Les premiers documents faisant explicitement référence au bourg de Boussac, se situent à la même époque  lorsque donation est faite à l’abbaye de Bonlieu de la dîme générale de la paroisse de  Boussac les Eglises alors dénommée Botzac las Egleisas. Il convient de préciser qu’il s’agit de ce qui allait être la commune de Boussac-Bourg en non pas Boussac- Ville dont l’existence sera attestée ultérieurement, en 1302 par un arrêt de parlement de Paris confirmant que Boussac figure parmi les «  villes et justices inférieures dudit ressort d’Issoudun ». Au XIIIème siècle, la seigneurie de Boussac, jusqu’alors propriété des seigneurs de Deols (Indre),  passe dans les mains de la famille de Brosse. Jean I de Brosse, le plus illustre membre de la famille, le futur maréchal de Boussac,  compagnon, de Jeanne d’Arc, naquit au château de Boussac en 1375 et, après une vie de combats et de batailles au service du Charles VII, le «petit roi de Bourges» et de la Pucelle d’ Orléans, il mourut ruiné en 1433, après avoir toutefois fait reconstruire le château de Boussac, mis à mal par des troupes anglaises au siècle précédent.

La période médiévale 

En 1427,  soucieux d’honorer ses nombreuses dettes, la Maréchal se résolut à conférer à la cité de Boussac,  une charte de franchise et le « droit de bourgeoisie » pour ses habitants, moyennant une rente de 1 000 écus d’or, immédiatement versée et une redevance annuelle d’un boisseau de blé par habitant.

Le château seul était alors  fortifié et la ville ouverte. Les habitants entreprirent donc immédiatement de fortifier la ville en élevant une ceinture de remparts, renforcée de tours de défense et de douves en eau. En 1447, le roi Charles VII confirma la charte d’affranchissement  moyennant une redevance de 700 écus et ainsi, régularisa la situation de la ville.
Durant cette même période, l’église du bourg, bâtie au XIIIème siècle, initialement dédiée à saint Clérérance, fut agrandie par l’adjonction successive de quatre chapelles latérales donnant ainsi à l’église la forme d’une croix de Jérusalem. Au XVIIème siècle une flèche octogonale, de facture limousine, couverte de bardeaux en châtaignier,  vint couronner cet édifice avant d’être détruite par un incendie consécutif à la foudre, puis reconstruite.

A l’abri derrière ses remparts,  épargnée par les Guerres de religion qui, pourtant affectent notablement la contrée, la ville trouva son essor économique  dans les foires qui, quatre fois l’an,  firent  sa renommée. Pourtant, les murailles qui la cernaient et la protégeaient empêchèrent son extension. Au milieu du XVII ème siècle, l’historien Thomas de la Thomassière, la décrivit comme « une ville de cent maisons » qui compte six cents âmes environ.

Le XIXème siècle

Le 4 août 1789, l’assemblée constituante abolit la féodalité et ainsi finit la seigneurie de Boussac. La ville fut alors fut instituée « district », dans le département de la Creuse. Durant les premières  années de la Révolution, la ville fut occupée à démolir partiellement le château conformément aux dispositions  de la Loi du 13 Pluviôse An 2, qui ordonnait la démolition des « châteaux forts », repères possibles d’activistes contre-révolutionnaires, ainsi que les remparts qui ceinturaient  la ville ancienne. Le 28 Pluviôse An VIII (7 février 1800) Boussac fut érigée en sous-préfecture que le château, alors encore propriété privée, abrita, la Ville de Boussac étant locataire de cet édifice.

Le 3 octobre 1837, la Ville fit l’acquisition définitive du château, auprès de sa propriétaire, la veuve  du comte de Ribeyris, l’achat portant également sur la suite des tapisseries dites de «  la Dame à la Licorne » qui ornait les salons de la sous-préfecture.
C’est quelques années auparavant (1832) que la ville, qui manquait de locaux municipaux, notamment de salles de réunions et d’une halle aux grains, fit édifier une maison commune sur l’esplanade du champ de foire qui, très rapidement devint l’hôtel de ville et subsidiairement servit de halle aux grains (il existait alors une halle en bois couverte place Jean de Brosse).

En 1852,  Boussac est desservie par le chemin de fer, ce qui bouleverse la ville et la fait accéder à la modernité,  tant pour ce qui concerne le déplacement des personnes que le transport du bétail de foire.

En 1882, après de longues péripéties, la  Ville vend à l’Etat pour un montant de 25 000 francs or, la suite des tapisseries de la Dame à la Licorne. Cette somme est immédiatement affectée à un double usage : le pavement du champ de foire, dont le sol était jusqu’alors détrempé par les pluies fréquentes  et le percement d’une avenue conduisant du champ de foire à la gare (avenue de la gare)  notamment pour faciliter le transport des animaux (porcs et bovins).

Le XXème siècle et la période contemporaine

Le 30 décembre 1924, les rumeurs de suppression de la sous-préfecture se précisant, la ville de Boussac cède le château au département de la Creuse qui y recevra la brigade locale de gendarmerie jusqu’à la veille de la guerre. Le château hébergera quelques réfugiés mais sera pour l’essentiel inoccupé jusqu’à sa cession, en 1964, à des particuliers  qui l’ont superbement restauré pour en faire un monument ouvert au public.

Après la guerre, Boussac s’ouvre à l’industrialisation et voit de modestes entreprises  familiales prendre un essor considérable, jusqu’à devenir des références  dans leur domaine d’activité. La ville  se dote d’une zone industrielle et s’affirme bientôt comme le premier pôle industriel du département.
Parallèlement elle ajuste son urbanisme aux évolutions du moment, notamment le développement de la circulation automobile, l’avènement du commerce de grandes surfaces et la préservation du patrimoine et de l’environnement.
Dans un espace compté (la ville ne s‘étend que sur une superficie de 148 ha), ce qui en fait la commune la moins étendue du département, elle crée des zones pavillonnaires, une cité scolaire et réaménage son champ de foire devenu le centre-ville ainsi que sa ville ancienne, lovée à l’intérieur  de ses remparts.


Agenda des manifestations

Légende : Cinema Manifestation